« Le Pouvoir de la musique »
Café philo animé par Bernard Sève et François Frimat.
Au Café Carnot,
7 bd Carnot à Lille.
L’Orfeo n’est peut-être pas tout à fait le premier opéra de l’histoire de la musique, mais il est incontestablement le premier chef d’œuvre du genre. Tous les ingrédients sont réunis : un livret mêlant raffinement et érudition, une musique sublime et une conduite dramatique d’une très grande efficacité. L’équilibre entre le théâtre, la poésie, le chant et la musique instrumentale a manifestement été trouvé par Claudio Monteverdi en ce début de XVIIème siècle.
Le sujet, hautement symbolique, met en scène un virtuose capable de charmer, par son chant, le dieu des enfers. C’est une fable qui illustre ainsi toute une tradition théorique héritée de la philosophie grecque ; une démonstration poïétique des effets de la musique.
Il faut s’imaginer ce que fut cette première représentation le 24 février 1607 : l’assemblé subjuguée dans cette petite salle des appartements de la sœur du Duc de Mantoue, face au divin Francesco Rasi (Orphée) et au castrat Girolamo Bacchini (Eurydice)…
Le succès, immédiat, permit une série de représentations dans de grandes villes italiennes durant la première moitié du XVIIème siècle. L’Orfeo disparut ensuite de la scène jusqu’en 1904, date à laquelle la Schola Cantorum en donna une version abrégée.
C’est donc après un silence de trois siècles que l’Orfeo devint une œuvre incontournable du répertoire. 409 ans après, pourquoi redonner l’Orfeo et comment l’appréhender ? Faut-il prendre le parti de la modernité à tout prix ? Est-ce parce que l’opéra est un genre total que l’intrusion de la danse contemporaine a un sens ? Comment appréhender cette inter-artisticité assumée par Sasha Waltz ? Quels problèmes philosophiques soulève l’intégration de la danse dans l’œuvre ?
Telles seront les questions soulevées lors de ce café philo.
Débat initié puis animé par :
Bernard Sève, professeur en esthétique et philosophie de l'art à l'Université de Lille 3
François Frimat, professeur agrégé de philosophie au lycée et président du festival de danse Latitudes contemporaines