Traverser une année entière en à peine plus de deux heures de musique, peindre les climats et les caractères de chaque saison, des douceurs du printemps aux souffles glacés de l’hiver... Vivaldi avait déjà trouvé l’idée excellente, avec le succès qu’on sait. Certes un peu moins connues que leurs aînées italiennes, Les Saisons de Haydn n’ont pourtant rien à leur envier. C’est à Londres, à l’aube du XIXe siècle, que Haydn en reçoit la commande. Après trente ans passés à servir les princes Esterhazy, il est désormais libre de toute contrainte, et considéré comme l’un des plus grands compositeurs de son temps. Il va passer deux ans à mettre en musique le long poème de l’Écossais James Thomson, pour composer un oratorio qui s’éloigne du sujet religieux pour exalter la nature et la vie simple des paysans. L’orchestre, les solistes et le chœur y déploient une fresque ambitieuse, rythmée par la violence des orages, les appels des animaux... et les tribulations humaines, dont une mémorable partie de chasse. Emmanuelle Haïm retrouve ici la dernière période de l’un de ses compositeurs de prédilection, qu’elle avait déjà abordée avec La Création. Avec le Concert d’Astrée, elle ouvre la voie à une lecture vivante et palpitante de ce chef-d’œuvre intemporel du panthéon musical.
Joseph Haydn (1732–1809)
Die Jahreszeiten (Les Saisons)
Direction musicale Emmanuelle Haïm
Chef de chœur Denis Comtet
Avec
Camilla Tilling soprano
Robin Tritschler ténor
Mikhail Timoshenko basse
Le Concert d’Astrée chœur et orchestre
ensemble en résidence à l’Opéra de Lille
Conférence – Les Saisons dans les arts
lu 23 novembre à 20h30
par Frère Rémy Valléjo, historien de l’art,
au Centre Les Dominicains, entrée libre