Quelques jours avant les représentations de l’opéra Medea, récente création de Sasha Waltz, l’occasion est donnée au public de découvrir l’une de ses premières pièces emblématiques Travelogue I - Twenty to Eight.

Faire d’un quotidien un rêve est ici possible grâce au talent de la chorégraphe allemande. Les objets de la vie courante — un réfrigérateur, un téléphone, un lit — deviennent soudain poétiques, les petites choses de la vie, faites machinalement, parfois même de manière obsessionnelle, sont disséquées, exagérées et prennent alors une tout autre dimension.

Comme souvent avec Sasha Waltz, le langage est expressif, émouvant, sensuel même, mais il garde une part abstraite. Les clichés et les stéréotypes, traités avec un humour irrésistible — parfois grinçant — présentent des personnages prisonniers de leur structure sociale, de leur vie… mais tellement touchants et émouvants… Il y a dans cette pièce un peu de chacun de nous.

Dans le cadre de cette semaine « Sasha Waltz & Guests », un autre trésor est à découvrir : My Dearest... My Fairest de Joanna Dudley et Juan Kruz Diaz De Garaio Esnaola le 25 et 26 novembre dans le Foyer de l’Opéra.

Conception et direction artistique Sasha Waltz
Musique Tristan Honsinger Quintett / Jean-Marc Zelwer (Le Tourment de Vassilia la Belle)
Musiciens Tristan Honsinger Quintett
Scénographie Barbara Steppe
Décors Thomas Schenk
Lumières André Pronk

Avec

Danseurs
Edivaldo Ernesto
Davide Camplani
Mamajeang Kim
Yael Schnell
Florencia Lamarca

Sasha Waltz

Attirée à Berlin après la chute du mur, la chorégraphe allemande Sasha Waltz, fille d’architecte, nourrit son travail des espaces qu’elle investit : l’ancien presbytère des Sophiensäle, où elle installe sa compagnie Sasha Waltz and Guests en 1996 ; la Schaubühne am Lehniner Platz dont elle assure pendant cinq la direction artistique, et, depuis 2006, le RadialSystem V, une ancienne usine hydraulique reconvertie en centre des arts. Chaque nouveau lieu inspire une pièce maîtresse, née d’un travail collectif avec les danseurs, notamment pendant des séances d’improvisation. Depuis 2005, elle se rapproche du monde lyrique, créant des mises en scène-ballet pour la Staatsoper Unter den Linden de Berlin (Didon & Enée, Medea) et pour l’Opéra de Paris (Roméo et Juliette).

le site de Sasha Waltz