Mitten wir im Leben sind
“ Pour moi, Bach, c’est de la structure, mais sa dimension transcendante est inscrite dans la chair.” Anne Teresa De Keersmaeker
Parmi toutes les figures géométriques, c’est peut-être le cercle qu’Anne Teresa De Keersmaeker préfère. Ainsi ne sera-t-on pas surpris de la voir une nouvelle fois aux prises avec Bach, pour qui elle a montré plus d’une fois son affinité particulière, avec sa Toccata de 1993 et la Partita 2 créée en 2012. Au sujet de celle-ci, elle observait : “Ce qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est que ça danse, ça bouge beaucoup. Gigue, courante, allemande : ce sont, au départ, des constructions musicales issues de structures de danses folkloriques. Il y a ces strates anciennes toujours présentes.” Il en va de même pour les Suites pour violoncelle, auxquelles la chorégraphe flamande se confronte aujourd’hui, en revenant elle-même danser au plateau, entourée de quatre interprètes de sa compagnie. À leurs côtés sur scène, un musicien et pas des moindres : Jean-Guihen Queyras, qui a gravé récemment une interprétation justement célébrée de ce monument absolu du violoncelle. Une cathédrale certes, où il observe cependant que “loin de toute ascèse, l’intellect et le travail de construction apportent une force vitale exaltante, en osmose avec la vitalité rythmique et le flux mélodique.” Une fascinante étreinte entre musique et danse en perspective, où le mouvement met en lumière le caractère individuel étincelant des six Suites, autant que la cohésion de leur projet d’ensemble. Deux passionnés de Bach, experts de ses architectures mais aussi à l’écoute de ses pulsations profondes et joyeuses, dont la réunion promet une étincelante rencontre entre danse et musique.
Les Suites pour violoncelle de Jean-Sébastien Bach constituent un jalon de l’histoire de la musique occidentale : la puissance intellectuelle et structurelle de cette œuvre n’a pas fini de nous fasciner, au travers de sa vitalité rythmique et de la fluidité de ses lignes mélodiques. Anne Teresa De Keersmaeker, qui a déjà démontré plus d’une fois son affinité particulière avec le monde de Bach, approfondit sa quête d’une écriture chorégraphique qui puisse capturer l’essence même du langage du compositeur. Le violoncelliste de renommée internationale Jean-Guihen Queyras, trois danseurs et deux danseuses (dont De Keersmaeker elle-même) donnent vie à la partition de Bach. Celle-ci est convoquée dans toutes ses dimensions et tour à tour éclairée, défiée ou mise en perspective par la chorégraphie. Cette fascinante étreinte entre musique et danse fait étinceler le caractère individuel des six Suites, autant que la cohésion de leur projet d’ensemble.
ANNE TERESA DE KEERSMAEKER
En 1980, après des études de danse à l’école Mudra de Bruxelles, puis à la Tisch School of the Arts de New York, Anne Teresa De Keersmaeker (née en1960) crée Asch, sa première chorégraphie. Deux ans plus tard, elle marque les esprits en présentant Fase, Four Movements to the Music of Steve Reich. En 1983, De Keersmaeker chorégraphie Rosas danst Rosas et établit à Bruxelles sa compagnie de danse Rosas. A partir de ces oeuvres fondatrices, Anne Teresa De Keersmaeker a continué d’explorer, avec exigence et prolixité, les relations entre danse et musique. Elle a constitué avec Rosas un vaste corpus de spectacles qui s’affrontent aux structures musicales et aux partitions de toutes les époques, de la musique ancienne à la musique contemporaine en passant par les expressions populaires. Sa pratique chorégraphique est basée sur les principes formels de la géométrie et les modèles mathématiques, l’étude du monde naturel et des structures sociales — ouvrant de singulières perspectives sur le déploiement du corps dans l’espace et le temps. En 1995, Anne Teresa De Keersmaeker fondait l’école P.A.R.T.S. (Performing Arts Research and Training Studios) à Bruxelles en association avec La Monnaie/De Munt.
Bach. Cello Suites (titre de travail)
Chorégraphie Anne Teresa De Keersmaeker
Musique Johann Sebastian Bach
6 Suites pour violoncelle, BWV 1007 - 1012
Costumes An D’Huys
Lumières Luc Schaltin
Dramaturgie Jan Vandenhouwe
Avec
Anne Teresa De Keersmaeker, Marie Goudot, Michaël Pomero, Julien Monty, Boštjan Antončič
Jean-Guihen Queyras violoncelle
Création août 2017, Ruhrtriennale
à l’Opéra de Lille
Rencontre après spectacle
ve 6 avril 21h30
Rencontrez et échangez avec les équipes artistiques, à l’issue de la représentation.
accès libre sur présentation du billet de spectacle
au Gymnase, Roubaix
Workshop Rosas / Anne Teresa De Keersmaeker
sa 7 avril (durée 3 heures, horaires à préciser)
En partenariat avec Le Gymnase CDC|Roubaix dans le cadre du festival Le Grand Bain. Réservé à des danseurs professionnels ou amateurs avancés, animé par un danseur de la compagnie.
tarif 20€ / réduit 15€ (étudiants, demandeurs d’emploi, allocataires RSA), tarif réduit (-20%) pour le spectacle Bach. Cello Suites
Réservation groupes@opera-lille.fr +33(0)3 62 72 19 13 www.opera-lille.fr
23€, 18€, 14€, 9€, 5€ réduit (abonnés) 19,50€ à 10,50€
+/- 1h30 sans entracte
Ouverture des locations le 1er septembre 2017 à 12h.
Production Rosas, De Munt / La Monnaie (Brussel / Bruxelles), Ruhrtriennale, Concertgebouw Brugge, Philharmonie de Paris – Théâtre de la Ville – Paris – Festival d’Automne à Paris, Sadler’s Wells (London), Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, Opéra de Lille, Ludwigsburger Schlossfestspiele, Elbphilharmonie (Hamburg), Montpellier Danse 2018