Une belle complicité artistique unit l’ensemble Ictus et le compositeur et
metteur en scène Georges Aperghis. Tenaillés par la même soif, ils explorent de nouvelles voies musicales, dramaturgiques, visuelles, à l’écart des circuits ordinaires. Parmi les oeuvres créées ensemble, citons Avis de Tempête, réalisée à l’Opéra de Lille en 2004, et pour laquelle Georges Aperghis a remporté le Prix 2005 du Syndicat professionnel de la critique, au titre de la meilleure création.
Happy End (Le Petit Poucet), leur prochaine collaboration, est le fruit d’une triple rencontre entre Georges Aperghis, l’artiste visuel Hans Op de Beeck et un personnage de conte, imaginé en 1697 par Charles Perrault : le Petit Poucet.
Aperghis dépouille le conte de sa magie d’enfance et court droit à la racine du verbe : les mots de la peur, de l’amnésie, du chemin perdu, des traces escamotées. Les voix de Michaël Lonsdale et d’Edith Scob, injectées dans un labyrinthe d’effets électroniques, retravaillées à la manière d’un jeu vidéo,
narrent l’histoire de Poucet, de ses errances, de sa fatigue et de son courage, et sont diffusées en voix off . Si Aperghis parle de sa musique en termes
?d’architectures sonores?, il ajoute aussitôt : ?comme des miettes envolées?.
En guise de plateau à cet étrange opéra : un film d’animation de l’artiste belge Hans Op de Beeck. Ses oeuvres réinventent avec une douce amertume les paysages de la banalité contemporaine, qui semblent attendre avec résignation quelque inévitable catastrophe. Dans Happy End (Le Petit Poucet), les images animées conçues par Hans Op de Beeck et Bruno Hardt épousent l’angle de vue d’un enfant sur le monde qui l’entoure. Projetées sur grand écran, elles surplombent un ensemble de seize musiciens.
Georges Aperghis résume son intention en ces termes : « Comment montrer, grâce à ce conte, le formidable brassage de cultures auquel nous assistons, voilà le sujet, à la fois musical, visuel et philosophique de ce spectacle ».
1 H
Coproduction ictus/opéra de lille