Le charme de La Périchole est révélateur de la nouvelle manière que choisit Offenbach lorsqu’il s’émancipe de l’opéra-bouffe pour les chemins plus subtils de l’opéra-comique. Rapidité des mouvements, fluidité des enchaînements, sautillements perpétuels des notes, élégante simplicité de l’ensemble? son grand oeuvre peut être un mets beaucoup plus fin que la crème fouettée musicale qui nous est parfois servie. Surtout si c’est Jean-Claude Casadesus qui officie. La direction musicale du chef de l’Orchestre national de Lille ne reste en effet jamais au pied de la note ; toujours imaginative, elle sait déployer toutes les potentialités de la partition avec l’allant et la sensibilité nécessaire.
La qualité musicale de loeuvre ne saurait pas pour autant faire oublier le statut de grand amuseur du Second Empire qu’a superbement tenu Offenbach en parodiant les outrances de son temps. La Périchole et son amant Piquillo, chanteurs ambulants, arpentent sans grand succès les rues de Lima, capitale d’un Etat décadent et totalitaire qui paie le peuple pour qu’il fasse semblant d’être heureux. Remarquée par le Vice-Roi qui veut en faire sa favorite, la jeune femme est invitée à s’installer au palais. Mais à la cour, une « Dame d’Honneur » ne peut être que mariée, et Piquillo est alors choisi par hasard comme époux de paille? S’ensuivent des noces éthyliques et son lot de quiproquos. Avec La Périchole, il est impossible d’échapper à la gaîté et ce n’est pas Bérangère Jannelle qui a l’intention de déroger à cette règle d’or. Après des débuts remarqués au théâtre, elle se met à la tâche avec le même enthousiasme et la même détermination pour l’opéra. « Il y a du Chaplin dans notre Périchole, c’est sûr. Car le miroir rieur tendu par Offenbach d’un continent à un autre, d’une époque à une autre, est un acte subversif et tendre à la fois. Il y a dans La Périchole un insatiable besoin d’aimer et d’être aimé, de se raconter des histoires et d’être sincère, d’être vrai tout en jouant sur plusieurs cordes? ». On frémit d’aise et d’impatience à l’idée de voir arriver sur la scène de l’Opéra de Lille la Périchole et Pequillo entonnant : « On sait aimer, on sait aimer, on-on sait-taimer quand on est Tesse-pagnol » !
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L’équipe artistique
Jean-Claude Casadesus : Direction musicale
Nicolas Krüger : Assistant à la Direction musicale et direction le 5 février
Bérangère Jannelle : Mise en scène
Maud Billen : Assistante à la mise en scène
Stéphane Pauvret : Décors
Laurence Chalou : Costumes
Christian Dubet : Lumières
Nathalie Steinberg : Chef de chant
Olivier Dubois : Chorégraphe
Avec
Stéphanie d’Oustrac : La Périchole
Cécile Galois : Berginella et Ninetta
Julie Pasturaud : Mastrilla et Brambilla
Martial Defontaine : Piquillo
Franck Leguérinel : Don Andres de Ribiera
Christian Tréguier : Le Comte Miguel de Panatellas
Christian Tréguier : Le Comte Miguel de Panatellas
Mathias Vidal : Don Pedro de Hinoyosa.
Karine Godefroy : Guadalena et Manuelita
3H
Nouvelle production de l’Opera de Lille
Opéra bouffe en trois actes
Livret de Henry Meilhac et Ludovic Halévy
Créé le 6 octobre 1868 au Théâtre des Variétés à Paris
Dispositif d’audio-description pour les spectateurs déficients visuels les 27, 29 janvier et 1er février 09.
Coproduction angers-nantes opera,
opera de rennes
avec le parrainage du cic banque bsd-cin, de la federation regionale des travaux publics et de la societe generale